C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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1
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     ABONDANCE     
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Qui pèche par abondance, doit être purgé par abstinence : Donc, quant vices sont des gens hors, Lors entrent vertus en leurs corps, Non pas quant les vices y sont, Car adonc les vertus s'en vont, Et qui peche par habondance, Purgier le fault par abstinence ; Qui par froit prant la maladie, Par chaleur doit estre garie, Et la chaleur par la froidure, Selon la raison de nature. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 238).

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     ALLER     
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Tel y est allé droit et sain, qui en revient tout affolé : Po estudient, bien se batent, Pour leurs fillettes se combatent. Telz y est droiz et sains alez, Qui en revient tous affolez. Telz y a fait six ans demeure, Qui est tuez en petit d'eure (DESCH., M.M., c.1385-1403, 72).

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     AMI     
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Ami de vraie amitié suit l'ami en adversité : ...l'ami de vraie amitié Suit l'ami en adversité, Non pour remuneracion, Pour estat, pour possession Ne pour chose que cilz li donne, Fors pour l'amour de sa personne, Et le poursuit com vray afin Et porte jusques a la fin De cuer, de corps et de chevance, Sanz fiction de decepvance. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 4).

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     AMI     
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Pis vaut avoir femme qu'amie : Pis vault avoir femme qu'amie, Car d'amie se depart on Franchement, mais de femme non ; C'est un serfs liens qui trop dure Et ou li homs griefs maulx endure, Qui durent jusques a la mort (DESCH., M.M., c.1385-1403, 98).

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     BEAUTÉ     
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Beauté de femme est de rage le principe et le commencement : Je treuve aussi entre les ars De Seneque avec d'Aristote, Ou ilz ont fait de la riote Livres parlans de mariage, Que beauté de femme est de rage Le principe et commencement, Et desvoie l'entendement Des saiges et le conseil fraint (DESCH., M.M., c.1385-1403, 174).

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     BIEN     
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On connaît le bien par le mal : Mais par l'imparfaicte est veue Vraie, parfaite et congneue, Et si est cler et general Qu'om congnoist le bien par le mal Et la douçour qu'on appelle aise Par la durté d'avoir mesaise (DESCH., M.M., c.1385-1403, 320).

Rem. Hassell 52, B88.

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     CHAMBRE     
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Les chambres vides font les femmes sottes/font faire folages (aux femmes). "L'absence d'objets rend les femmes neurasthéniques" : S'avient que wides cambres font bien faire folage ; Par ce point voit-on bien brisier mariage. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 217). Homme font tant de coses que j'en ai trop grant hide ; C'est mierveille que Dieus souvent ne les lapide. Cheval escapent tost s'il n'ont ou frain ou bride ; Moult de femmes sont folles souvent par canbre wide. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 46). ...Mais maint hommes sont si pervers A leurs femmes et si divers Et leur font tant d'oppressions, Et ont si pou en leurs maisons, Que vuides chambres les font sotes (DESCH., M.M., c.1385-1403, 291). Mon amy, dist Lyonnel, tu ne dis point grant merveilles, car j'ay ouy dire autreffois que les chambres vuides font les sottez dames (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 208).

Rem. Morawski 2500 : Vuide chambre fait fole dame ; Hassell 63, C44 ; DI STEF. 136b, chambre.

8
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     CHAMEAU     
Loc. prov. [Sentence évangélique] Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer au Paradis : ...Et plus legierement passer Chamel d'aguille le pertruis Puet quë un riche en paradis. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 216). Asséz est plus legiere chose D'entrer un chameil ou chamuille Parmi le pertruis d'une aguille Que un riche ou royaume des cieulx. (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 79). D'autre part dit saint theume et glose Que ce seroit aussi fort chose Passer par le tro d'une aguille Un chamel, texte est d'euvangille, Com d'un riche mondain seroit Qui en paradis entreroit : Comment pourroit il proufiter, Puis qu'il se vourroit delitter Au monde en tous mondains delices, Aux luxures, aux avarices, Aux viandes et aux delis De la char (DESCH., M.M., c.1385-1403, 353). A ce propos Jhesucrist dit En l'ewangille ou n'a mesdit, Que plus tost un chamel chargié Yroit, sans estre deschargié, Par mi l'estroit et petit huis De l'eguille, qui a pertuis Bien petit, que un riche n'iroit En paradis, car lui nuiroit Sa richece. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 197). Et ailleurs il dist que neant plus que un chamel chargié entreroit ou pertuis d'un aguille, n'yroit un riche en Paradis. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 15).

Rem. Latin : Facilius est camelum per foramen acus transire, quam divitem intrare in regnum caelorum (Matth. XIX) ; Hassell 63, C45 et 215, R33 ; DI STEF. 136b, chameau.

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     CHASTI     
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Beau chasti est par autrui : Et moult long temps a que je lui ["lus"] Que beaus chastois est par autrui. Beaux filz, vueilliez y prandre garde, Pour Dieu de marier te garde. Laisses ces noces temporeles (DESCH., M.M., c.1385-1403, 221).

Rem. Hassell 67, C101.

10
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     CONSEIL     
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Fou est qui se conseille et ne veut bon conseil tenir : Saincte Juno, vueillez moy conforter, Car je n'ose n'escripre ne parler A ma Dame : quelque part qu'elle soit, Fay lui mes maulx en dormant figurer Par Morpheus ; ce conseil vueil ouvrer : Foulz zqt li homs qui bon conseil ne croit. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 119). Foulz suy, foulz est qui se conseille Et ne veult bon conseil tenir (DESCH., M.M., c.1385-1403, 187).

Rem. Morawski 777 : Fous est qui ne croit consoill ; Hassell 82, CC282. DI STEF. 192a, conseil

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     CONSEIL     
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On ne doit rien faire sans conseil : Et ailleurs disoit en latin, De quoi le françois veult retraire, Qu'om ne doit nulle chose faire Sanz conseil, car qui de lui euvre, A bonne fin vient de son euvre (DESCH., M.M., c.1385-1403, 19).

Rem. Morawski 2057 : Qui od conseil ovre ne fait a blasmer ; Hassell 82, C277.

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     FAMILIARITÉ     
Trop grande familiarité engendre contempt/haine/mépris /fait dépit : ...le seigneur et gouverneur (...) doit estre doulz et amiable avec ses chambellens et ses familiaires, et non pas tant seulement que il le puissent despire, si comme il est escript : "Trop grant familiarité fait despit". (VIGNAY, Théod. Paléol. K., c.1333-1350, 70). ...comment que j'aimme mont mon secretaire et que je me fye fort en li et [vous] aussi, vous m'avés envoié de vos joiaus par lui, li quel ont esté pris en vostre riche tresor ; par m'ame, je veuil que vous sachiés certainnement que, se vous poiés faire chose qui me peust desplaire, cilz presens que vous m'avés envoié par lui me desplairoit. Et vous suppli humblement, se vous amés mon bien, ma paix et ma joie, que jamais il ne vous aviengne par li ne par autre ; que, par Dieu, je ne le recevroie point de li ne d'autre, pour ce que trop grant familiarité engendre hayne (MACH., Voir, 1364, 768). Trop grant familiarité Nourrist et engendre contemps, Aussi trop grant crudelité Gendre haine a toutes gens ; Or soit donc sires diligens De prandre entre deux le moyen (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 245). Et se par la bonté de mon pere tu en auras un [conseiller] qui soit bon, saige et loyaux, ayme le bien et garde toy bien que avecques lui tu n'ayes pas une extreme amitié. Car il se dit en proverbe que trop grant familiarité si engendre contens et riote. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 231). Mais l'en dit, qui trop veult souffrir Quant on se repute trop mendre, Car familiarité gendre En ce cas a humble contant, Si ne fait pas bon l'estre tant Ne qu'om soit chetis de son gré (DESCH., M.M., c.1385-1403, 297).

Rem. Hassell 108, F19 ; latin : Nimia familiaritas parit contemptum ; DI STEF. 328b, familiarité.

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     FEMME     
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Belle femme est trop périlleuse : La cité [Troyes] demourra sanz hoir, A tousjours destructe par femme. Tourné lui soit il a diffame, Et ses noms ne soit plus louez ! Mais li soit cilz maulx reprouvez, Qui fut destruction de monde, Pour asservir le flux et l'onde De sa luxure dolereuse ! Belle femme est trop perilleuse. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 91).

Rem. Hassell 110, F5.

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     FEMME     
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De femme nuit prochaineté ("proximité") : Regarde quoy et voy comment, Et par quel tour tu as amé. Ainsis seras tu diffamé: Tu es cendre et un po de pourre Que li vens fait lever et courre Par orgueil dont li vent t'eslieve, Qui en la fin te nuit et grieve. De femme nuist prochienneté : Qui trop prouchains en a esté, Encheus en est en grief crime. Pour ce saint Gregoire reprime La voix qui blandist par l'oye, Et la face des yeulx moillie (DESCH., M.M., c.1385-1403, 195).

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     FEMME     
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Femme folle est fosse profonde : Par beauté de mainte mouillier Sont pluseurs mors et esbahis, Povres, maleureus et hais, Reprouchés, destruis et desers: Il vauldroit mieulx vivre es desers Qu'avoir tel vie, et rungier herbes. Et n'est il escript es proverbes : Femme fole est fosse parfonde ? (DESCH., M.M., c.1385-1403, 157).

Rem. Hassell 109, F30.

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     FEMME     
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Heureux est celui qui trouve bonne femme : Elle se scet taire et souffrir, Espargnier scet et avoir soing Pour le despendre a un besoing : Ce ne fait pas mesgnie estrange, Qui vuide l'escrin et la grange Et ne pense fors de rober, De po faire et de temps passer. Matin lieve et se couche tart, Car son cuer et sa pensée art Tousjours a son gouvernement. Eureux, se Salemon ne ment, Est cilz qui treuve bonne fame ! (DESCH., M.M., c.1385-1403, 11).

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     FIN1          FIN2     
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Il faut penser/regarder (à) la fin (des choses) : Mais en tout ce que tu proposes Dois resgarder la fin des choses ; Et s'aucune fois en meschiet, Pour une, cent fois bien en chiet, Car il n'est regle qui ne faille. Pour ce ce proverbe te baille, Que d'ore en avant bien te gardes Qu'a la fin des choses regardes. (MACH., R. Fort., c.1341, 100). Et pour ce faut il bien qu'il ouevre Sagement et de grant avis, Et par conseil, ce m'est avis, Car homs de bien trop fort mesprent, Quant aucune chose entreprent, Et il n'est toudis sus sa garde, Qu'il pense à la fin et regarde Quel part qu'il voist et don qu'il veingne, Einsois que grant chose entreprengne. (MACH., P. Alex., p.1369, 11). Et si me samble que je vis, Comme je fu enfant d'escole, De Salemon une parole, Qui disoit assez plainement : "Se tu faiz rien, fay saigement, Et resgarde en tous temps la fin". (DESCH., M.M., c.1385-1403, 19).

Rem. Morawski 147 : Au commancement de l'uevre pense de la fin, 510 : De la chose que tu feras garde a quel fin tu en venras, 2496 : Voy en quanque feras la fin a qu'en venras ; Hassell 114, F88.

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     GLAIVE     
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[Sentence évangélique] Celui qui tuera par le glaive périra par le glaive : "Cil qui de glaive fait mourir, Et il doit de glaive perir", Et en celui lieu dit : "Je veul Dent pour dent perdre et eul pour eul". Se tel sentence est trop inique, Blasmés cil qui fist Levitique Qui telle en son livre la mist (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 145). Qui de glaive ferra autruy, A glaive ira le corps de lui." (Mir. ev. arced., c.1341, 139). Après fut le prevost tué, Symon le Paumier mort rué Et maint autre celle journée. La fut la parole averée Que qui de glaive fiert autrui, A glaive yra le corps de lui. Ainsi mourut honteusement Ce prevost, qui desloyaument, Contre Dieu et contre raison, Avoit en la roial maison Fait les deux marchaux martirer Et sanz cause a la mort tirer (DESCH., M.M., c.1385-1403, 372). O n'est pas mençongiere la parole de Dieu qui dit contre yceulx, qui de glaive fiert, de glaive perist, car les murtriers qui orent occis Hysboseth David n'espargna pas la griefve punicion. (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 23). Desriseur ne farceur ne soyes, A homme d'honneur n'appartient ; Dieu en brief le farseur desvoye : Sur son nés jamais ne voit riens [le sujet de voit est le farceur] ; Cette doctrine bien retiens : Celluy qui de glaive fierra, Quoy qu'il tarde, ainsi le tiens, De telle mort certes mourra. (GARIN, Compl., 1460, 73). ...la sainte parole divine ne peut estre enfreinte, disant : "Qui de glaive fiert, de glaive sera féru. Rt d'autre part : "Dieu ne veut pas la mort du pécheur." Comment doncques se pourront accorder ces deux ? (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 20). Pierre, reboute ton espee, Car, qui de glaive frappera, En fin de glaive perira (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 704).

Rem. Latin : Qui percusserit et occiderit hominen morte moriatur Lévitique 24,17. Morawski 1891 : Qui de glaive vit de glaive deit morir ; Hassell 128, G37.

19
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     GRANGE     
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Battre blé en autrui grange : C'est assavoir que nulz ne preingne Fornicacion ne ne tiengne Concubine ne femme estrange, Ne bate blef en aultrui grange, Car ce seroit pechiez mortés. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 38).

Rem. Hassell 54, B108 ; DI STEF. 85a s.v. blé.

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     JUMENT     
Quelque étalon qui assaille la jument, le poulain appartient au maître de la jument : Et si dit on communement Que, s'un homme a une jument Que quelque estalon qui l'assaille, Que droit li est acquis sanz faille, Si tost qu'elle a le ventre plain, Que sien en sera le poulain ; Mais ceste regle n'a pas liu En mariage et loy de Diu, Qui fornicacion deffent. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 349).

Rem. Morawski 1871 : Quiconque saille ma jument li poleins est miens ; Hassell 143, J48 ; DI STEF. 464a, jument. Cf. aussi Morawski 1210 : Mauveise viande feit vielle jument.

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     LOUP     
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Deux/quinze loups peuvent manger une brebis : Mais .XV. loups puellent mangier Une brebis, quant prinse l'ont, Legierement, et ainsis font Pluseurs vices un homme prandre, Desquelz il ne se puet deffendre Comme d'un vice seul feroit, Auquel de plain contresteroit. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 344). ...et tout environ elle [une bête monstrueuse symbolisant "état pompeux"] estoyent sensues, couleuvres, laysardes, par lesquelz je entens gens vicieux ou desirs pervers qui sussoyent la partie de ceste beste jusques aux os, et a toutes choses estoyent a descort fors a ce faire comme deux loups s'accordent a prendre une brebis (GERS., Noël, p.1404, 308).

Rem. Morawski 612 : Deux loups mengeront bien une brebis ; Hassell 152, L102.

22
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     LOUP     
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Il faut hurler avec les loups quand on s'embat à la mêlée : Il faut hurler avec les leux ; Quant on s'embat a la mellée, On a de baston ou d'espée, Et telz y cuide mettre paix Qui a des coups villains et lais Et qui est chiefs de la riote. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 342).

Rem. Hassell 152, L103.

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     LUXURE     
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D'oiseuse femme l'apprésure est engendrement de luxure : D'oiseuse femme l'apresure Est engendrement de luxure, Et aussi est li homs oiseux Plains de vices et orgueilleux, Et quant telz pechiez les sousprannent, Tous deux en telz vices se dampnent. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 181).

Rem. Cf. aussi Morawski 2194 : Ki veut veindre luxure si la doit fuir.

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     MAIN1          MAIN2     
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À vide main fait on le sourd. "Inutile de solliciter, si vous n'avez rien à offrir" : Affinité d'argent conseille, Il a estat qui fait presant ; De vuide main la sourde oreille (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 46). A vuide main fait on le sourt ; Nulz n'a ce qu'il a demandé Qu'om ne lui die : "Ostende !" ["Montre"] (DESCH., M.M., c.1385-1403, 167).

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     MAIN1          MAIN2     
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L'homme qui a ordes mains peut difficilement nettoyer autrui : Et si est tout vray et certains Que li homs qui a ordes mains Ne puet aultruy bien nettoier ; Ainçois ne le fait qu'ordoier. Nettoyons nostre conscience, Amons dotrine, amons science, Donnons bon exemple de vivre (DESCH., M.M., c.1385-1403, 171).

26
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     MALADIE     
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[Ex. qui illustre le prov. : les maladies sont curées par leur contraire] Qui par froid prend la maladie, par chaleur doit être guérie : Qui par froit prant la maladie, Par chaleur doit estre garie, Et la chaleur par la froidure, Selon la raison de nature. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 238).

27
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     MARIAGE     
Dure chose est de mariage pour un clerc qui veut étudier : Dure chose est de mariage A clerc qui veult estudier Et a un errant chevalier: Le clerc en laisse son estude, Et en devient chetif et rude, Et lui fault a sa femme entendre, Qui lui scet bien response rendre Et ramentevoir son estat, En li mouvant souvent debat: Robe li demande et joyaulx (DESCH., M.M., c.1385-1403, 137).
28
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     MÈRE     
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Telle mère, telle fille : Tele la mere com la fille, Soit bonne, mauvaise ou subtille, Car voulentiers tient, par saint Pere Le chemin fille de sa mere, Si comme le poete dit Qui ceste chose nous escript. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 107).

Rem. Morawski 548 : De pute mere pute fille ; Hassell 164, M130. Cf. aussi Morawski 819 : Grant honte fait [à] sa mere qui ne semble son pere, 1223 : Mere piteuse fet fille teigneuse, 1225 : Meres et filles donnans et prendans sont amies, 2078 : Qui plus ainme de mere il est fausse nourrice.

29
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     NOCE     
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Les noces font les sots et les sages sans écot : Et si ay veu ailleurs escript Un proverbe, qui sur ce dit Que les grans noces font li sot Et li saige homme sanz escot Les nopces de ces foulz manguent, Puis après s'en moquent et juent, Et y treuvent moult a redire: Si saiges n'est qui puist souffire A servir a nopces a gré. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 50).

Rem. Hassell 176, N20.

30
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     OISEUSE     
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Oiseuse est l'étang des pensées : ...oiseuse, si com j'entens, Est comme sont ces grans estans Habondans de divers poissons, Et semblablement nous lisons Qu'oiseuse est l'estanc des pensées Et des choses desordonnées Qui en soy mesmes se nourrissent, Dont maintes personnes perissent: Ce sont les flums de la boe orde, Dont il fault que tout pechié sorde. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 212).

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     PAIN     
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De tel pain soupe : Après ce fait Devers Amours Loiauté se retrait, Et dist einsi, que riens n'eüst meffait, Se d'autel pain li eüst soupe fait. "N'il n'est raisons Pour ce, s'il est vrais, loiaus et preudons, Qu'il soit de ceuls qui batent les buissons Dont li autre prennent les oisillons..." (MACH., J. R. Beh., c.1340, 125). Mais aux maris en est la coulpe, Et s'elles leur faisoient souppe D'autel pain, cause y averoient, Mais a nul fuer ne le feroient (DESCH., M.M., c.1385-1403, 291). A trompeur trompeur et demi ; Tel qu'on seme couvient cuillir ; Se mestier voy partout courir, Chascun y joue et moy aussi. Dy je bien de ce que je dy ? De tel pain souppe fault servir, A trompeur trompeur et demi ; Tel qu'on seme couvient cueillir. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 383). Souvent tu as fait ton effort A moy abbatre ma maison, Pillé mes biens, moy mettre a mort Par engin et pâr traïson ; Car est venue la saison Quë a ton tort et par ta coulpe Tu as eü de tel pain souppe. (Compl. Dinant T., 1466, 32).

Rem. Morawski 869 : Il estuet avoir du pain a qui veult faire souppes ; Hassell 188, P7 ; DI STEF. 627c, pain.

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     PAROLE     
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Toute parole n'est pas vraie : ...Et chascuns maris sanz diffame Cuide qu'il ait la meilleur fame, Tant sont les maris enchantez. Entre vous, qui femmes hantez, Advisez vous de trop tost croire : Toute parole n'est pas voire. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 105).

Rem. Morawski 2389 : Toute parolle ne fait a croire ; Hassell 192, P58.

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     PÉCHÉ     
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Le fils ne portera pas le péché du père : Et pour ce trop fort me merveil Pour quoy on blasme creature Du fait de sa non forfaiture, Comme il soit chose vraie et clere Que li filz le pechié du pere Ne portera ne le peril Du peché le pere du fil, C'est loy divine et temporele. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 23).

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     PÉCHER     
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Qui une fois s'accoutume à pécher, légèrement tombe les autres fois au grief péché : ...puis qu'elle change une foys, Son lit certes ne deux ne trois A homme ne refusera, Et ainsis honnie sera ; Car qui une fois s'acoustume A pechier, legierement tume Les autres foiz ou grief pechié, Dont il est prins et entechié. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 57).

Rem. Morawski 1127 : Li uns pechiez atrait l'autre ; Hassell 195, P94 ; DI STEF. 660b, peché.

35
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     REPENTIR     
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Mieux vaut se repentir tard que jamais de ses méfaits : Foulz est donc qui a lui s'amort Ne qui en tel lieu se marie, Et saiges qui la repudie, Qu'encor vault mieulx tart que jamais Soy repentir de ses meffais (DESCH., M.M., c.1385-1403, 232).

36
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     ROI1          ROI2     
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Roi sans lettres est comme un âne couronné : ...que jadis le roy des Romains envoia au roy de France qu'il le enortoit afin qu'il fesist instruire ses filz es liberales disciplines, c'est asscavoir es sept ars ; et entre aultres choses y ajousta : "Roy sans lettre est comme ung asne couronné". (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 12). Je me recorde que es letres que le roy des Romains escript au roy de France je treuve en l'une entre les autres, où il amonnestoit et conseilloit que il feist ses enfanz aprendre es ars liberaulz et en bonnes doctrines, que il disoit que roi qui n'est lettré est comme asne coroné. (FOUL., Policrat., IV, 1372, 65). ...comme uns asnes couronnez Est uns rois terriens sanz lettre. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 269). Puis conclut que roy non savant Tout son fait n'estoit que droit vent Et qu'autant valoit au regné Com feist un asne couronné. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 217). Car se homme a excellence sur les bestes pour sçavoir, bien doit surmonter lez aultrez hommes en science qui sur lez hommes a seigneurie. Sy ne sauroye reprendre ceulx qui dient que roy sans lettres est ung asne couronné. Par ainsi il ne fault pas doubter que seigneurie et servitude sont establissement de loy roysonnable, non mye don de fortune. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 72). ...et illecques voulut [Alexandre] tousjours oyr les experimentés en toutes sciences et les voulut aprandre pour soy en servir au besoing. Bien sçavoit que le roy Salomon demanda sapience à Dieu ad ce qu'il peust mieulx gouverner son peuple ; aussi Helynant dit que le roy non lectré est ung asne couroné. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 58 r°).

Rem. Hassell 218, R62 ; DI STEF. 771a, roi. Même idée : : Un roi sans lettrure est comme une nef sans avirons : Et pour ce est il allieurs escript que un Roy sanz lattreüre est conme une nef sanz avyrons et come oysel sanz elles. (Songe verg. S., t.1, 1378, 223).

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     SAGE1          SAGE2     
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Il n'est si sage qui ne faille/qui n'ait folie : Or parlerons ça en arriere A son tour chascun et chascune, Mais, tout ainsi comme la lune Resplendist plus que les estoilles, De tant est plus hault vostre voiles, Vo parler, et vostre pratique Qui du bon miel de rethorique Passe de nous autres le sens. Or fustes vous a vostre temps A l'estude, je croy, par tout, Car si saiges n'est pas, j'en doubt, Qui aucune fois n'ait folie. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 319). Et prenons qu'aucun mal feust en son livre [Le roman de la Rose], n'est point doubte que trop plus il y a de bien ; prengne chascun le bien et laisse le mal. Il proteste par expres qu'il ne blasme que les maulvais et les maulvaises et qui se sent coulpable si s'amende. Mais aussi n'est si saige qui ne faille a la foiz, neiz le grand Omer failli (...) ; saint Augustin et autres docteurs presque tous errerent en aucuns points (GERS., 1402, Oeuvres complètes G., 304). ...et quant on a aucune ymaginacion, se on treuve le conseil d'autruy non estre selon icelle, on doit bien adviser que on fera, car il n'est si sage qui en soy mesmes aucunesfoys ne soit deceu. (JUV. URS., Nescio, 1445, 459).

Rem. Morawski 942 : Il n'est si saiges qui aucune fois ne foloit, 1383 : N'est si sage qui folie ne face ; Hassell 223, S7.

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     TARD     
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Mieux vaut tard que jamais : Donques, haute princesse, je, ton humble servant, meu de pitié et de loyale et vraie affection, comme dès pieça ceste present oeuvre je eusse encommenciée, dont l'excusacion de plus tost n'avoir achevé diray en la fin, mais, comme mieux vaille tart que jamais et qu'encores ne soit (dont il me poise) si comme sont faucilles après aoust, veu la male disposicion du temps qui adès continue (Dieu par sa grace y vueille brief remedier) ! (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 17). Ancor vault mieux tart que jamais Soy marier pour avoir hoirs. Marie toy, c'iert grant savoirs: Tu aras assez filz et filles Qui repeupleront maintes villes, Et sera tes noms celebrez Et tes linaiges honourez (DESCH., M.M., c.1385-1403, 16). O creature qui t'entremetz, Ou t'es entremis dë user A vouloir servir de tel metz, Ne t'y vueilles plus abuser, Envers Dieu te fault excuser, A le servir si te soubzmetz, Delivre toy, sans plus muser, Car il vaut mieulx tard que jamais. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 66). "...Et pour ce que je me cognois avoir si grandement mespris et failly, et que trop mieulz vault faire bien tard que jamais, pour ce, madame, treshumblement vous supplie et requier que ceste emprinse, que pour l'amour de vous moy même ay mise avant et emprins de porter, vous plaise, pour la premiere foiz, de vostre main la asseoir sur mon espaule senestre, ainsi que tous mes compaignons ont fait au bon gré de leurs dames, lesquelz sont telz, telz et telz..." et lors les nomma tous. (LA SALE, J.S., 1456, 233). LE MOUTON (s'adressant au loup, qui l'invite à se laisser manger). Un jour de respit cent marcz vault. Qui a bon espoir d'allegier Cil qui l'homme rachetter vault, Me voeulle envoyer tel bregier Qui ma doleur puist abregier, Ou je languis en dur amés, Car il vault mieux tard que jamés. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 668). "...vous avez jà esté à cour avec beau cousin de Saint-Pol, par bonne espace, sans nous venir voir." - "Madame, respondit Jacquet de Lalaing, il vaut mieux tard que jamais..." (Faits Lalaing K., c.1470, 44). LA REVENDERESSE. J'avoye bien gaigné deux escus Pour sourfaire subtillement. Mais ne sçay qui les m'a tollus. Argent acquis mauvaisement Ne fait ja bien communement ; Helas ! je meurs ; c'est d'autre metz. Que prestre aye hastivement, Car il vault mieulx tart que jamais. (Danse macabre femmes H., p.1480, 100). Mais, tout bien regardé, nostre seulle esperance doit estre en Dieu, car en cestuy-là gist toute nostre fermeté et toute bonté, qui en nulle chose de ce monde ne se pourroit trouver, mais chascun de nous le congnoist tard, et après ce que en avons eu besoing. Toutesfois vault encores myeulx tard que jamais. (COMM., I, 1489-1491, 93). Si le temps avez despendu En quelque mal, je vous promectz: S'amender, ains qu'on soit perdu, Il vault trop mieulx tart que jamais. (LA VIGNE, S.M., 1496, 284).

Rem. Morawski 960 : Il vault mieux tart que jamais ; Hassell 234, T13 ; DI STEF. 819c, tard.

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     VILAIN     
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Bien doit être pour vilain tenu celui qui dit du mal des femmes : Bien doit estre villains tenuz Qui escript ne dit de sa bouche Laidure de femme ou reprouche, Car il ordoie sa maison: Pour ce n'est pas homs de raison Qui despite ou a despité Le lieu ou il a habité Par .IX. mois, en femme par grace (DESCH., M.M., c.1385-1403, 294).

Rem. Hassell 121, F144.

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